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Le blog  des echos

LES MAITRES ETERNELS: EL ANKA

 

 

 

bouyilès dit : El Anka me rappelle ma tendre jeunese et les dilemmes qui s’entremêlaient dans ma petite tête quant à la définition de l’identité de mon pays. El Anka me rappelle ce vieil algérois revenu finir ses jours au village.Il y avait même un ressemblence physique entre eux.Ce vieil algérois ,on aimait tous se réunir autour de lui à longueur des journées d’été pour apprendre et savourer ses histoires interminables.Dans toutes ses discussions El Anka revenait en force avec parfois Hadj Mrizek.Il n’arrêtait pas de nous relater la vie citadine à nous les jeunes campagnards.Ils nous parlait des interminables soirées chaabi et des fêtes animées par ces deux virtuoses et mettait toute la nostalgie nécessaire pour nous faire rêver. Je ne comprenais rien à El Anka,mais j’adorais El Anka par la seule légende que suggérait ce vieux. Plus tard,ayant pris quelques années en plus,j’ai appris que El Anka avait débuté en chantant en kabyle.Et je me suis forgé une évidence dans ma tête:le mal ne viens que de nous-même.Si El Anka avait continué à chanter dans les deux langues il aurait fait oeuvre utile et rendu un grand service à son peuple.Il se serait fait comprendre par beaucoup plus de monde et on lui aurait même pardonné….son arabe mâché et aspiré incompréhensible même auprès des puristes en Derdja.

 

D B dit : @Bouyeles El Anka a chanté en kabyle. Il s’est toujours honoré de ses racines kabyles. De cet Azzefoun qui a donné tant d’artistes au pays. Au point où certains ont pensé que le mot d’Azzefoun est issu du mot arabe « el azifoune », les instrumentalistes, ou plus simplement les musiciens. Mais El Anka, comme la plupart des Algérois d’origine kabyle, et ils sont nombreux, a été favorablement influencé par les apports arabes, andalous et turcs. Cela ne l’a pas amoindri, ni altéré, mais grandi. Parce que de la diversité nait le génie. J’aime El Anka, en plus de sa façon de chanter, qui n’est pas audible à qui ne fait pas l’effort de pénétrer dans le cénacle des initiés, parce que justement, comprendre et apprécier El Anka n’est donné qu’à ceux qui aspirent à l’élévation.L’ »aspiré » et le « mâché » pour reprendre vos termes sont des obstacles volontaires pour empêcher le non initié à pénétrer le saint des saints. Le chaabi, pour populaire qu’il se revendique, n’est accessible qu’à l’oreille du généreux, du subtil et de l’esthète. Discrimination ? Peut être… Cordialement

 

Zineb Azouz dit : Monsieur @Bouyeles, Je comprends vos dilemmes, mais comme vous avez pu le constater, maîtriser l’arabe ne garantissait pas du tout de comprendre El Anka. Certains écrivains ont horreur que leurs écrits soient des livres de chevet et font tout pour que le le voyage soit pénible et semé d’embuches, afin que la délivrance n’en soit que plus belle. Admirer le monde du haut d’une montagne, vous qui êtes kabyle, serait insipide si la difficile escalade ne nécessitait pas en plus quelques acrobaties. Je n’ai jamais su si simplifier les choses était toujours une bonne initiative, autant l’art comme les mathématiques devraient être à « la portée de tous », autant je me demande si permettre cet accès ne signifie pas en réalité plutôt apprendre à se hisser avant de cueillir. Je comprends encore mieux vos propos lorsqu’on sait que nos ancêtres n’ont brillé que dans la langue des « autres » au point même de les surpasser, Apulée de Madaure (ou M’daourouche) n’a t’il pas écrit le premier grand roman en prose de langue latine et n’a t’il pas traduit du grec au latin l’ Introduction à l’arithmétique du néopythagoricien ? Pourtant il n’a eu de cesse, comme pour nous perturber davantage, de revendiquer son africanité mi-numide, mi-gétule. J’aimerais tant comprendre, mais je ne peux qu’apprécier ces œuvres et souffrir pour comprendre et suivre ce virtuose, ce maître qu’est El Anka. Cordialement, ZA

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