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Le blog  des echos

Ca chauffe à TAMAZGHA.

13 Août 2010 , Rédigé par Dzecho Publié dans #LES ECRITS DE TAMAZGHA

Le bilan d’une journée torride.
J’étais épuisé. Je me suis allongé pour quelques minutes ,histoire de décompresser un peu avant le f’tour, et je suis tombé dans un sommeil profond. Ma journée ,je l’avais terminée à 17 heures en ce jour de chaleur torride. Ce vent de sable, aujourd’hui, était insupportable et suffocant.
Ma femme me réveille brusquement pour me dire que c’est déjà le Adan. Je me lave et j’engloutis le bol de chorba à la hâte .Le somme que j’avais piqué m’avait fait perdre même l’appétit. J’en suis déjà à ma tasse de café pour pouvoir digérer le peu de nourriture que j’avais avalée et je me retrouve tout de suite dehors pour faire quelques pas. Il fait toujours chaud .
Je marchais, l’air serein sans but déterminé. Je marchais, tout seul ,et je me suis arrêté à un croisement de chemins, j’étais là, immobile et pensif. Les rues commençaient à s’emplir de gens qui sortaient de chez eux ,au fur et à mesure. Là, c’est des jeunes qui se baladent en groupe ; plus loin, quelques couples avec enfants qui cherchent vainement quelque air frais à humer . A ma droite , c’est un flux régulier qui s’y dirige. Ils ont l’air déterminés et y allaient d’un bon pas. C’est bientôt le Tarawih à la mosquée toute proche.
Dans ma tête repassait le film de ma journée. Il faut dire qu’elle a été rude et chargée. Dès 8 heures, déplacement sur 45 km. Il fallait être à l’heure pour faire passer les cinq ou six clients agriculteurs comme chaque jeudi que Dieu fait. La vacation m’a retenu jusqu’aux alentours de midi. A 13 heures, rendez-vous à vingt kilomètres à l’est. Le dossier était pressant et il fallait le traiter avec le liquidateur de l’unité. A 14h30 , appel de la protection civile, il fallait être sur place au regard de l’urgence signalée. A 16h45 je rentre au bureau où un client patientait pour une rectification sur son dossier. Et tout cela, sous les 45° de cette journée d’enfer ,avec le vent de sable en plus.
J’étais toujours là, pensif avec ma solitude. Et le flux de gens n’arrêtait pas de se diriger du même coté, vers ma droite. Ils vont faire leur prière et c’est l’heure du Tarawih. Et le flux gonflait de plus en plus. Il y avait même deux fillettes de huit et dix ans qui gambadaient autour de moi. Avec un drôle de tenue, pour leur âge !Un grand foulard blanc leur entourait la tête et descendait jusqu’aux épaules, et une gandoura grise qui leur arrivait aux chevilles. Je me suis étonné qu’elles puissent ainsi s’habiller à cet âge ,mais elles ne se souciaient de rien. Leur mère ,tout de noir vêtue ,arriva une minute après et le trio se dirigea dans la même direction ,vers ma droite.
J’étais toujours là, debout et pensif ,et je me disais qu’il est temps , peut-être pour moi, de commencer à faire la prière. Et je me remémorais la dure journée que j’ai vécue en suggérant que si tous les gens qui se dirigent d’un pas résolu vers le même endroit pour leur Tarawih ,avaient vécu la même journée de labeur et d’efforts sous les 45° et avec le vent de sable en plus, mon pays se porterait à merveille dans mois de cinq ans. Mais je me rendais compte que je me suis posé la même question, il y a cinq ans en arrière, et que la situation de mon pays a maintenant empiré.
Je me rendais compte que j’étais toujours là, seul debout à méditer ,et je me disais que quelque chose n’était pas normale. J’avais oublié le rendez-vous avec un ami fidèle, mon ami de chaque jour :mon clavier. Et je me suis dit qu’il était temps d’aller lui rendre visite et lui faire toutes mes confidences de cette journée torride ,cette journée d’enfer comme on en voit que chez-nous.
Saha f’tourkoum.

bouyilès-merigue

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